Au Centre d’Art de l’Ancienne Synagogue, La Ferté sous Jouarre
Claude Baudin expose avec cinq autres artistes les week-end des 05 et 06 avril, et des 12 et 13 avril. Le lieu est magnifique, les œuvres sont de qualité. L’association D’ART D’ART poursuit son fidèle compagnonnage avec les artistes, et défend tous les visages de l’art.
Il y aura quelques livres choisis de La Baraque de Chantier, en dialogue avec les images de Claude.
Le vernissage a lieu le vendredi 4 à partir de 19h.
Guy de Maupassant a publié «la Guerre» dans le numéro du 11 décembre 1883 du quotidien le Gil Blas, sous le pseudonyme de Maufrigneuse. La France de la Troisième République commençait la guerre qu’elle allait mener en 1884 et 1885 dans le sud de la Chine, afin d’assurer et d’étendre le territoire colonial qui prendrait le nom d’Indochine Française. La République poursuivait la politique impérialiste en Asie du Sud-Est initiée par Napoléon III. Le décès récent d’un légionnaire colonial, qui forgea sa haine de l’autre dans la première guerre d’Indochine au début des années cinquante du XXe siècle, nous rappelle que les guerres de conquête poussent leurs racines loin dans l’avenir et préparent le pire. C’est la haine de la guerre, vue et vécue en 1870, qui porte ici la plume de Maupassant. Nous avons choisi six fragments de son article qui sonnent très contemporain à nos oreilles. Ils sont accompagnés d’un commentaire photographique de Claude Baudin. Le texte complet de «La Guerre» est reproduit dans un livret de huit pages à la fin du livre.
Ce livre a été fabriqué en quinze exemplaires en février 2025. Quatre images numériques de Claude Baudin et la reproduction N&B d’une aquarelle de D.B.G. accompagnent les extraits du texte de Guy de Maupassant. Les tirages photographiques sont réalisés sur papier Hahnemühle William Turner 190g et collés sur Velin d’Arches 250g. Typographie numérique, encres pigmentaires sur papier Velin d’arches 160g. Les pinces de reliure sont traitées en cyanotype par Claude Baudin sur papier Windsor et Newton 635g.Le cahier contenant le texte intégral de La Guerre est imprimé sur papier Newsprint 50g.
La mer était gelée Au-dessus d’elle et dans l’écume cent paroles nous regardaient Tout autour ça bruissait de voix inaudibles
j’ai vu tomber les feuilles et j’ai vu couler l’eau j’ai vu l’année passer
Dans l’ocre et dans le bleu, Dans le hasard craquelé sur le mur Dans le blanc sali du sol où chaque tache devient fleur
j’ai vu tous les oiseaux se jeter vers le ciel j’ai vu l’année passer
Dans la grisaille à peine émue où flottaient les poissons Sur la grève azurée parcourue de fantômes
j’ai vu des pas anciens que le sable a gardés j’ai vu l’année passer
le mur était dressé derrière lui dans la poussière mille figures nous appelaient Tout autour ça vibrait de cris inaudibles
j’ai vu les murs tomber et j’ai vu monter l’ombre j’ai vu l’année passer
Que le souffle du vent balaie les détritus dans le caniveau que le solstice rallonge les jours et rosisse les joues du soleil que le petit matin accueille les moineaux et les grives que l’humanité se réveille dans l’abondance et dans le rire que l’année vous soit bonne, qui que vous soyez.
Un beau salon, vraiment, dans ce lieu d’exposition magnifique créé dans une ancienne fabrique de pâtes alimentaires qui accueille toute l’année des artistes plasticiens. Merci à toute l’équipe de bénévoles qui prend en charge l’organisation du salon et l’accueil des exposants.
Il arrive à point pour notre voyage à Crest. D’une certaine façon, il est né là-bas. Le long de la Drôme…
Il y a toujours un sentier le long des rivières, parcouru par les bêtes et par les gens. Le sentier au bord de la Drôme coule vers la berge, on y ramasse des cailloux, galets roulés depuis la tête des montagnes, couverts de dessins et de signes qu’on pourrait lire si on savait déchiffrer l’écriture des volcans. Sous les trajets de la rivière, à contre-pied, on s’invente un destin.