C’est une collaboration entre Manuelle Campos et Isabelle Micaleff.
Un bel et bon livre fait à la main, sur une idée bienvenue d’Isabelle – qui en fouillant les greniers ou les fossés des villes à trouvé de vieux livres à la gloire des uniformes de soldats (chatoyants, bleus et rouges, avec passementeries chic et galons dorés; ou pleins de touchantes scènes d’héroïsme (le capitaine Le Beau expira, (…) la face tournée vers l’ennemi comme Bayard – 21 mai 1849). Bien bronzé, l’ennemi. qui n’avait pas encore compris que depuis 1848 il était en territoire français.
Manuelle Campos serre les images, embrumées par le calque et un peu masquées par un à-plat de couleur, dans un texte à double entrée et double sens qui nous colle la guerre à la peau, à la paix:
Ce ne sont pas les ordres tapés
sur le télégraphe à l’arrière pour le front
mais les ailes claquantes d’un merle pressé
ou bien
dans l’atelier du livre on digère des colombes
qu’on colle après sur les armes et sur les drapeaux
…
en haut de chaque page, une citation; je choisis la plus ancienne:
Personne n’est assez insensé pour préférer la guerre à la paix;
en temps de paix, les fils ensevelissent leur père; en temps de guerre, les pères ensevelissent leurs fils. Hérodote – 484 avant J.C.
La marche vers la paix. Manuelle Campos et Isabelle Micaleff. Ed. (en cours) Prix public: 20 euros.