Dominique a trop de livres. Elle a créé un site pour s’en débarrasser. Virtuellement!
J’ai trop de livres. Reçus, acquis, trouvés, gardés. Ils me suivent à travers la maison. Les murs sont pleins. Les étagères s’étouffent. Les sièges sont envahis. Les planchers.
Je ne sais pas comment me conduire avec tous ces livres. Il y a des gens qui les revendent. Certains les donnent. D’autres les jettent. Je les mets dans des cartons que je gerbe où je peux. Bien plus que tous les autres objets entassés ici, et qui ne sont pas d’usage immédiat, il m’ancrent ou me collent là où je vis.
Une bibliothèque, c’est comme une vie humaine; ça n’a pas un sens ; ça doit gagner, jour après jour, livre après livre, quelque chose qui ressemble à une cohérence. Je sais que la cohérence existe; composée de tous les livres qui sont là, d’où qu’ils viennent. Mais comment rester en contact avec cette masse de pages écrites, que j’aie eu ou non le temps de les lire? Le goût de l’accumulation crée une forme de culpabilité, aggrave un rapport au temps un peu tordu.
L’arrivée de la lecture numérique a rendu les choses encore plus compliquées: beaucoup d’ouvrages pratiques sont devenus obsolètes ; les encyclopédies et les dictionnaires perdent la dimension quotidienne de leur usage ; les livres de connaissance sont concurrencés par les revues en ligne et les sites spécialisés ; on trouve l’essentiel et l’accessoire des littératures anciennes sous forme numérique. La tentation vient alors parfois de louer un petit camion, de le remplir et de partir à la décharge municipale. Je ne plaisante pas…
Pour savoir ce qu’elle fait de tous ces livres, abonnez-vous au blog Usages des livres usagés, ou suivez le régulièrement en bas des pages de la Baraque de Chantier.