Vous ne connaissez pas le marché aux livres de Plougrescant, organisé par l’Association CAEL? Non? C’est vrai? Dommage – pour vous. C’est un rendez-vous annuel, et de Guingamp à Plouaret, de Paimpol à Lannnion, c’est l’événement attendu du Trégorrois. Bon, j’exagère un brin. Mais je vous assure que ça vaut le déplacement.
Dès potron-minet, on voit arriver professionnels et particuliers chargés de caisses remplies de livres d’occasion – romans, beaux-livres, B.D., livres anciens, etc… – tandis que les auteurs invités – dont je fais partie, s’il vous plaît! – vont s’installer en rang d’oignons derrière leurs tables respectives.
A 9 heures tapantes, les visiteurs (1 euro l’entrée) souvent en famille, munis de cabas et autres sacs à dos, se précipitent dans les travées pour dénicher les bonnes affaires. Il y en a pour tout le monde et les prix défient toute concurrence.
Sans façons, enfants et adolescents piochent dans les caisses et s’installent pour bouquiner. Crêpes et cidre breton font partie de la fête – et jusqu’au soir j’ai vu circuler visiteurs et acheteurs.
Installée entre un éditeur et un romancier poète, j’étais là pour présenter les livres issus du travail avec Dominique depuis 1990 (dont il ne reste que peu d’exemplaires), et pour exposer la maquette de « Figures Fugitives »,
en cours de réalisation au Moulin du Got, ainsi que pour diffuser le bulletin de souscription.
Le livre, que certains visiteurs ont plutôt nommé « portfolio » parce qu’il n’est pas relié et se présente sous forme de feuilles simples glissées dans des porte-feuilles, a été apprécié tant pour son contenu que pour sa typographie au plomb. J’ai parfois dû encourager les curieux à le feuilleter, quand, impressionnés par la qualité du papier, ils n’osaient pas y toucher.
Les échanges ont été divers et passionnants, avec beaucoup de questions sur la forme de notre collaboration. Emouvants, parfois, lorsqu’ils portaient sur le contenu du texte, dont les visiteurs ont perçu la modernité ancrée dans un texte ancien.
Quant aux cyanotypes, ils suscitent toujours le même étonnement, et j’ai fini par admettre, en regardant les gens les tourner dans tous les sens, que mes photos, si elles en ont un, n’ont en tous cas…ni haut, ni bas.
Claude Baudin, le 28 octobre 2013